Le 129 VdB

Il y a bien longtemps, suite à un article dans un journal, j’avais émis l’idée qu’un saut en parachute me tenterait bien. Vérone avait conservé dans un coin de sa tête ce vœu. Et pour mes cinquante ans, j’ai reçu comme cadeau collectif et familial, un bon pour un saut en tandem.

Vérone a sélectionné quelques aérodromes et sociétés, il ne me restait plus qu’à choisir et arrêter la date.

Pour me rassurer, je visionne les vidéos sur les différents sites de parachutisme et je lis les commentaires des participants. Tout à l’air de se passer dans la bonne humeur et semble être un moment sensationnel.

Aussi il est 10h00 ce samedi 18 septembre lorsque nous prenons la route pour l’aérodrome de Monchy-la-Gache dans la Somme. Nous nous arrêtons à Péronne pour manger un peu avant de rejoindre Claude de la société « Air Parachutisme » sous le grand hangar.

13h00, il y a beaucoup de voitures sur le parking en herbe devant la piste de décollage. Première surprise, le hangar est une véritable ruche. Quatre sociétés de parachutisme le partagent et de nombreux candidats au saut sont déjà là.

Nous nous dirigeons voir le comptoir « d’Air Parachutisme » pour remplir le formulaire d’inscription et donner le certificat médical. Vérone m’offre en plus l’option vidéo de mon saut pour conserver un souvenir de cet évènement.

Un fois la combinaison enfilée, j’assiste au briefing en compagnie des autres participants. Arnaud nous explique les différentes étapes du saut, nous donne les consignes de sécurité, nous détaille la conception du matériel qui va nous relier au parachutiste et plaisante beaucoup avec nous pour détendre l’atmosphère. Nous devons être un peu crispés…

Un centralisateur appelle le nom des personnes qui doivent monter à bord de l’avion pour la prochaine rotation. Les tandems se dirigent vers la piste accompagnés souvent par un vidéo-man. Dans le hangar, des jeunes replient les parachutes pour les prochains sauts. A l’intérieur des bureaux, on s’affère à graver les photos et vidéos rapportées par les vidéo-man après chaque saut pour que chacun reparte avec son souvenir.

14h00, nous quittons le hangar pour profiter du soleil et regarder les parachutistes se poser devant nous. J’observe toute cette agitation qui me permet d’attendre mon tour tranquillement. Je partirai dans trois rotations soit dans 40 minutes environ.

J’aperçois Arnaud revenir vers moi pour me signifier qu’il y a une place de libre pour un prochain départ et que je dois m’équiper de mon harnais. Celui-ci enfilé, il règle la tension et la longueur des sangles avec minutie et me donne encore quelques consignes. Il part prévenir le vidéo-man de l’éminence du décollage. Au moins je n’aurais pas trop attendu !   

Je le vois revenir en courant, il a loupé l’appel de nos noms et l’avion roule sur la piste pour se mettre face au vent pour le décollage. Pas le temps de gamberger, il nous faut rejoindre en courant le bout de piste pour monter à bord. Il hèle le pilote comme pour un taxi qui s’arrête pour nous embarquer. A bord, Arnaud se fait charrier par ses collègues, je crois qu’il est bon pour une tournée à la fin de la journée. Notre vidéo-man est heureux de nous voir arriver, il croyait qu’il s’était trompé de départ. Cela a l’avantage de détendre l’atmosphère dans la carlingue, tout le monde rigole de notre retard.

14h30, nous sommes 4 tandems et 3 vidéo-man installés dans l’avion qui monte tranquillement jusqu’à 4000 mètres. Nous nous solidarisons à nos « parachutes humains » qui une dernière fois nous expliquent le déroulement du saut. Etant donnée notre montée en dernier, je serais le premier à m’élancer. La porte coulissante vient de s’ouvrir, je me tourne pour me mettre face à la porte le corps dans le vide. A peine le temps de réfléchir qu’Arnaud vient de nous projeter.

14h40, commence la chute libre qui me fera passer de 4000 mètres à 1500 mètres en 50 secondes environ. Cette descente à 200 km/h est impressionnante par le bruit et la résistance à l’air sur mon corps. Sous la conduite d’Arnaud j’utilise l’appui de mes bras pour tourner. La terre approche à grande vitesse, le vent m’assèche la bouche mais que ces sensations sont bonnes.

1500 mètres, Arnaud déclenche l’ouverture du parachute. Après une grosse poussée verticale, je me retrouve à planer dans un monde de silence et à profiter d’une vision de la campagne environnante que mes yeux ont du mal à tout voir. La descente se fait tranquillement, Arnaud m’ayant confié les commandes du parachute. Si je tire à droite, je vire à droite et inversement, je peux ainsi profiter d’une vision de la terre que je n’avais encore jamais vue de si haut sans aucune barrière, c’est beau, très beau. Arnaud me propose de tenter des virages plus serrés et plus rapides. Il tire un peu plus fort sur une des commandes. Mon estomac n’apprécie guère les vrilles, qui me donnent la sensation des manèges à sensation de fêtes foraines. Aussi, c’est en descente douce que je termine.

400 mètres, Arnaud reprend les commandes pour l’atterrissage, je me mets en position les genoux relevés sur le ventre maintenus par les mains. Il m’offre un atterrissage sur les fesses, ce qui termine de manière ludique mon premier saut en parachute.

14h50, me voilà debout sur le plancher des vaches en train d’ôter mon harnais et de donner mes impressions au vidéo-man qui m’attendait à l’arrivée. C’est la tête pleine de souvenirs, les sensations encore présentes mais le ventre un peu en vrac que je rejoins Vérone pour la remercier de ce super cadeau. Je vais ôter ma super combinaison d’homme volant et attendre la confection des DVD de la vidéo et des photos de ce moment que je ne suis pas près d’oublier. Je rassure les autres participants qui attendent leur tour.

15h30, nous venons de récupérer les DVD, je remercie une dernière fois Arnaud et le staff «d’Air Parachutisme ». Mon ventre est toujours en vrac et je me sens nauséeux. Aussi c’est Vérone qui nous conduira à Argoules rejoindre l’hôtel où nous allons poursuivre notre week-end.

Je somnole une bonne partie de la route et je revis mon saut. Cela a été une bonne expérience avec des sensations nouvelles que je suis content d’avoir vécu. Encore merci à toute la famille qui a contribué à ce vœu.